LepassĂ© fait parti de chaque Homme, il le construit, le façonne. Il est l’essence de l’Homme. On ne peut donc pas l’enterrer car il nous sert Ă  vivre et Ă  se libĂ©rer. Renier son passĂ© c’est se renier en tant qu’Homme. L’Homme, a l’inverse des animaux, a une mĂ©moire qui lui permet de ne pas toujours refaire les mĂȘmes Enfin mĂȘme quand il se proclame athĂ©e par l'intermé­diaire de l'État, c'est-Ă -dire quand il proclame l'État athĂ©e, l'homme demeure toujours limitĂ© au point de vue religieux, prĂ©cisĂ©ment parce qu'il ne se reconnaĂźt tel que par un dĂ©tour, au moyen d'un intermĂ©diaire. La religion est donc la reconnaissance de l'homme par un dĂ©tour et un intermĂ©diaire. L'État est l'intermĂ©diaire Lanature est une source de plaisir et de dĂ©couverte pour l'homme. Etre au contact de la nature permet Ă  l'homme de se ressourcer. Vivre au rythme de la nature donne le temps Ă  l'homme de se retrouver, d'ĂȘtre en contact avec lui-mĂȘme. Observer la flore et la faune fait entrevoir Ă  l'homme l'harmonie et la beautĂ© de la crĂ©ation. Oui, on peut se passer de viande sans craindre des carences parce qu'on a la possibilitĂ© de trouver les protĂ©ines ailleurs. Mais quand on devient vĂ©gĂ©tarien ou vĂ©gĂ©talien, il ne faut pas oublier tous les autres nutriments en particulier les acides gras essentiels, omĂ©ga 6, omĂ©ga 3. Les vĂ©gĂ©tariens ont un bon apport en omĂ©ga 6 parce Elleest dit Marx, « la conscience de soi « de l'homme. Non pas d 'abord une institution (avec son clergĂ© et ses rites) mais quelque chose de l'ordre du penser (et non du faire). L'homme qui se LesconsĂ©quences directes de l’existence d’une vĂ©ritĂ©, et d’une vĂ©ritĂ© qui est accessible Ă  l’intelligence humaine, c’est que la connaissance du rĂ©el conditionne la connaissance du vrai – on ne peut faire abstraction du rĂ©el. Ce n’est que dans la mesure oĂč il parvient Ă  exprimer le rĂ©el, que l’homme est dans la vĂ©ritĂ©. zqb1. Apparemment, les rapports entre religion et politique ne sont ni nĂ©cessaires ni souhaitables. Que l’homme dĂ©veloppe sa vie spirituelle semble une activitĂ© sans lien Ă©vident avec l’art de gĂ©rer la citĂ©. Les partisans d’une certaine laĂŻcitĂ© se satisferaient d’une religion confinĂ©e dans les temples ou dans les consciences qui laisserait le champ entiĂšrement libre Ă  la vie la pratique cependant, les choses ne sont pas aussi simples et partout, Ă  des degrĂ©s divers, on constate que la religion se mĂȘle de politique tandis que la politique se mĂȘle de d’abord que la politique est toujours la rĂ©sultante d’une lutte de pouvoirs le vainqueur sort des urnes en dĂ©mocratie, il s’impose par la ruse ou la force dans les autres rĂ©gimes. Or, la religion dispose incontestablement d’un pouvoir qui, bien que spirituel, peut mobiliser les hommes comme toute autre d’illustrer par des exemples pris dans divers pays la complexitĂ© des rapports entre religion et politique, nous nous efforcerons d’analyser en quoi consiste le pouvoir religieux et comment il peut coopĂ©rer ou s’affronter avec le pouvoir 1 Le pouvoir religieux 2 ThĂ©ocratie, athĂ©isme ou laĂŻcitĂ© 3 La laĂŻcitĂ© en Turquie Le pouvoir religieuxAussi loin que l’on remonte dans le temps, on trouve toujours quelque sorcier ou quelque guĂ©risseur dont le pouvoir contrebalance celui du souverain le plus absolu. La peur des forces obscures de l’au-delĂ  hante es despotes comme les autres hommes et celui qui dit maĂźtriser le suraturel est considĂ©rĂ© avec crainte et pouvoir absolu ne se conçoit pas sans une alliance des pouvoirs temporel et surnaturel. Aussi longtemps qu’ils l’ont pu, les rois se sont Ă©clatĂ©s eux-mĂȘmes dieux, ou investis par un dieu ou protĂ©gĂ©s par les dieux. L’idĂ©al est d’ĂȘtre Ă  la fois roi et grand prĂȘtre. C’est ce qu’était le pharaon et c’est un peu ce qu’a voulu ĂȘtre Henri VIII quand il crĂ©a l’Egligl anglicane. C’est aussi la tendance thĂ©ocratique d’un rĂ©gime comme celui instituĂ© en Iran par l’imam Khomeiny. La tendance totalitaire des nĂŠvi communistes oĂč la seule idĂ©ologie admise Ă©tait celle de l’Etat ne procĂšde pas d’une autre cependant le pouvoir n’est pas assez crĂ©dible pour paraĂźtre de nature divine ou assez fort pour dĂ©tenir sans conteste la vĂ©ritĂ© idĂ©ologie que. Le pouvoir temporel reste alors extĂ©rieur au pouvoir religieux et il peut chercher Ă  l’écraser, Ă  l’étouffer, Ă  l’acheter, Ă  le compromettre, Ă  le dĂ©considĂ©rer ou Ă  le marginaliser. Cette attitude procĂšde, pour une bonne part, de l’analyse selon laquelle le pouvoir religieux est entre les mains de chefs auxquels obĂ©issent des troupes. Cette analogie avec un pouvoir militaire est bien souvent erronĂ©e et l’Histoire montre que les chefs religieux rĂ©cupĂ©rĂ©s par le pouvoir politique perdent rapidement toute influence sur les rĂ©alitĂ©, le pouvoir religieux est une expression ambiguĂ« il y a deux sortes de pouvoir religieux, l’un s’apparente au pouvoir matĂ©riel, c’est celui qu’exerce une autoritĂ© sur des sujets ». C’est un pouvoir clĂ©rical, c’est-Ă -dire que des prĂȘtres, s’appuyant sur le respect portĂ© Ă  leur fonction, exercent sur leurs fidĂšles une autoritĂ© dans des domaines Ă©tendus de la vie publique. L’autre pouvoir religieux, gĂ©nĂ©ralement incompris du pouvoir politique, est de nature spirituelle. Etrangement, il n’a guĂšre besoin de chefs pour s’ pouvoir insaisissable est celui que donne Ă  la foule des croyants une communautĂ© de sensibilitĂ© et de foi. L’arme de ce pouvoir est la priĂšre. Les croyants sont en effet persuadĂ©s que la priĂšre est efficace et qu’elle l’est d’autant plus qu’ils font un effort personnel pour mieux se conformer Ă  ce que Dieu attend d’eux. Le jeĂ»ne et le renoncement Ă  certaines satisfactions superficielles s’associent frĂ©quemment Ă  une priĂšre dĂ©marche commune de reprĂ©sentants de diverses religions participant Ă  une priĂšre pour la paix, Ă  Assise en octobre 1986, relĂšve de cette croyance dans un pouvoir purement spirituel. Les sceptiques peuvent ĂȘtre tentĂ©s de sourire devant ce qu’ils considĂšrent comme une touchante naĂŻvetĂ©, mais, puisque les dĂ©marches rationnelles en vue de la paix sont des Ă©checs, pourquoi faudrait-il dĂ©courager les croyants d’agir selon leur conscience ?Cependant la priĂšre est parfois mise Ă  toutes les sauces et l’Histoire a frĂ©quemment donnĂ© le spectacle de deux armĂ©es invoquant le mĂȘme Dieu avant de s’étriper en contradiction formelle avec le message dudit . Il est bien difficile, dans ces conditions, de prouver que la priĂšre est la certitude que les priĂšres sont parfois exaucĂ©es se traduit r une multitude d’exvoto placĂ©s par les fidĂšles dans les lieux de pĂšlerinage» l’érection de calvaires dans les campagnes ou de sanctuaires dans les grandes villes la basilique du SacrĂ©-CƓur Ă  Montmartre commĂ©more l’arrĂȘt des Allemands devant Paris en 1870 et Notre-Dame de FourviĂšre Ă  Lyon, la fin de diverses Ă©pidĂ©mies jugulĂ©es par la Vierge. Ces monuments donnent une bonne image de la force constructive des croyances religieuses qui les ont nos jours, le pouvoir spirituel se mobilise surtout pour dĂ©fendre des droits. Pour vivre normalement, les religions ont en effet besoin, comme les individus, d’exercer certaines libertĂ©s fondamentales qu’elles cherchent Ă  faire reconnaĂźtre par le pouvoir situation varie considĂ©rablement selon le type de rĂ©gime politique instituĂ©. ThĂ©ocratie, athĂ©isme ou laĂŻcitĂ©A l’une de ces trois formules se rattachent toutes les diffĂ©rentes formes de rapport entre un gouvernement et les les rĂ©gimes thĂ©ocratiques2, le gouvernement fonde son autoritĂ© sur une religion, ce qui place ceux qui ont d’autres croyances dans une situation dĂ©favorisĂ©e. Cette forme de gouvernement est l’idĂ©al auquel aspirent explicitement les musulmans le Coran pose les principes de la vie civile comme ceux de la vie religieuse et la sociĂ©tĂ© ne peut ĂȘtre parfaite qu’en suivant scrupuleusement le Coran. De ce point de vue, on comprend les musulmans fondamentalistes qui regrettent l’époque oĂč un calife dirigeait l’ensemble du monde musulman3. Cependant, bien des gouvernements de pays musulmans aussi diffĂ©rents que l’Arabie Saoudite ou l’Iran appliquent exclusivement la loi islamique de la chari’a. Qu’il s’agisse de rĂ©publiques ou de royaumes, ces pays sont, au sens large, les pays de culture bouddhiste, seul le Bhoutan impose encore sa religion Ă  ses sujets ; plus prĂ©cisĂ©ment, il y est interdit de propager une autre religion que le christianisme, quant Ă  lui, a longtemps eu la tentation d’établir le rĂšgne de Dieu sur terre. L’amour du prochain impliquait de ne pas e laisser dans l’erreur et les souverains trouvaient salutaire d’imposer leur religion Ă  leurs des minoritĂ©s religieuses et une consĂ©quence quasi inĂ©vitable de la thĂ©ocratie ou de l’existence d’une religion officielle l’expulsion des juifs d’Espagne aprĂšs la Reconquista, la rĂ©vocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, la persĂ©cution des bahaĂŻs par la rĂ©publique islamique d’Iran en sont quelques la thĂ©ocratie s’efforce de prĂ©senter un visage de tolĂ©rance en accordant un statut particulier aux minoritĂ©s religieuses. C’est ce que l’Islam prĂ©voit pour les gens du Livre », chrĂ©tiens, juifs ou zoroastriens sous le nom de dhimma. Il s’agit cependant d’un statut accordĂ© et non nĂ©gociĂ© avec les rĂ©gimes athĂ©es reposent sur le mĂȘme principe que les rĂ©gimes thĂ©ocratiques, en ce sens qu’ils s’efforcent d’imposer leur idĂ©ologie Ă  tous les citoyens. Dans les rĂ©gimes marxistes durs, la libertĂ© de croyance est garantie par la constitution, car aucune technique ne permet encore de contrĂŽler les opinions intimes, en revanche, il n’est pas permis de rĂ©pandre les croyances religieuses. Seule est licite la propagande antireligieuse. L’objectif dĂ©clarĂ© des rĂ©gimes athĂ©es est l’éradication dĂ©finitive de toute religion considĂ©rĂ©e comme une sorte d’insuffisance cĂ©rĂ©brale qu’une Ă©ducation adaptĂ©e devra guĂ©rir un jour. Depuis l’implosion de l’ et du rĂ©gime marxiste albanais, seule la CorĂ©e du Nord est encore strictement laĂŻcitĂ© est l’alternative Ă  la contrainte qu’impose presque fatalement la thĂ©ocratie ou l’athĂ©isme. Elle consiste, en principe, Ă  ce que l’Etat n’interfĂšre aucunement dans la vie religieuse ou spirituelle de ses citoyens, quelles que soient leurs la laĂŻcitĂ© de l’Etat ne rĂšgle pas tous les problĂšmes. Diverses interprĂ©tations de son contenu sont possibles comme en tĂ©moigne, par exemple, la question de l’école libre en France pour certains, l’Etat, responsable de l’Education nationale, met Ă  la disposition des citoyens une Ă©cole laĂŻque, c’est-Ă -dire oĂč l’on ne prend parti pour aucune religion. L’école est gratuite et obligatoire. L’Etat fait donc preuve de tolĂ©rance en admettant qu’existent d’autres Ă©coles mais il est hors de question de les subventionner. Pour les partisans de l’école libre, religieuse ou non, il n’est pas juste que les parents paient deux fois l’école de leurs enfants, une fois par leurs impĂŽts qui financent l’école publique et une autre fois pour l’école qui leur convient. Si l’école libre n’existait pas, l’Etat devrait crĂ©er d’autres Ă©tablissements et recruter d’autres maĂźtres et il est normal que les parents qui prĂ©fĂšrent une autre Ă©cole que l’école publique bĂ©nĂ©ficient de la quote-part d’économies qu’ils font ainsi faire Ă  l’ l’analyse, ce problĂšme français de l’école libre ne met pas en cause le principe mĂȘme de la laĂŻcitĂ© mais il est plutĂŽt un terrain d’affrontement quoique entre les partisans d’un monopole d’Etat et ceux d’un libĂ©ralisme ouvert Ă  la concurrence des exemple montre que la notion de laĂŻcitĂ© n’est pas si simple Ă  dĂ©finir ou Ă  appliquer. En France, elle reste teintĂ©e par la lutte acharnĂ©e que se sont longtemps livrĂ©e rĂ©publicains et royalistes, rouges et calotins. Certains laĂŻcs doctrinaires français continuent Ă  combattre les croyants comme s’ils Ă©taient encore une menace pour la rĂ©publique. Au nom de cette conception de la laĂŻcitĂ©, aucune formation religieuse n’est prĂ©vue dans les programmes de l’école publique française. Pourtant un Etat moderne a tout intĂ©rĂȘt Ă  donner une formation spirituelle Ă  ses citoyens plutĂŽt que de laisser ceux qui s’y intĂ©ressent chercher leur voie au travers de sectes douteuses. Les conflits de jadis sont aujourd’hui dĂ©passĂ©s et il faut rechercher l’épanouissement du citoyen grĂące Ă  une formation qui prend en compte tous ses l’opposĂ© de la conception française de la laĂŻcitĂ©, celle de la Turquie moderne, qui fait l’objet du texte ci-dessous, s’efforce de donner aux citoyens une formation religieuse contrĂŽlĂ©e par l’Etat position intermĂ©diaire peut raisonnablement s’envisager ce n’est pas Ă  l’Etat d’assurer une formation religieuse, mĂȘme dans un esprit laĂŻc, mais l’Etat ne doit pas se dĂ©sintĂ©resser non plus des aspirations spirituelles de ses citoyens. Pourquoi ne pas donner au moins une information sur ce que sont les diffĂ©rentes religions, l’athĂ©isme ou l’indiffĂ©rence religieuse de telle sorte que puisse librement s’orienter la recherche spirituelle des adolescents que cela intĂ©resse ? La laĂŻcitĂ© en TurquieLa situation turque au sein du monde musulman est particuliĂšrement originale. La rĂ©volution d’AtatĂŒrk n’a pas fini de produire ses effets et peut-ĂȘtre montrera-t-elle la voie pour l’évolution d’autres que Mustafa Kemal AtatĂŒrk 1881-1938 vint au pouvoir en 1920 peu aprĂšs la dĂ©faite de l’Empire ottoman, alliĂ© aux Allemands au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale
 AnimĂ© d’un nationalisme ombrageux et fort peu sensible aux prĂ©ceptes du Coran – il est mort d’une cirrhose du foie AtatĂŒrk a voulu en quelques annĂ©es, faire de son pays un Etat moderne de type europĂ©en. Il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  bousculer sa culture sĂ©culaire par des mesures autoritaires remplacement de l’écriture arabe par l’alphabetlatin, obligation de s’habiller Ă  l’occidentale constitution d’une rĂ©publique laĂŻque et abolition du califat. En ce qui concerne cette institution fondamentale de l’Islam2, il est curieux de constater quelle la dĂ©cision d’un gĂ©nĂ©ral laĂŻc de la supprimer d’un trait de pluiue n’ait pas provoquĂ© beaucoup de rĂ©actions ni suscitĂ© la naissance d’un califat de remplacement dans un autre pays. En montrant la fragilitĂ© du mythe du califat, AtatĂŒrk prouvait aussi que l’Islam pouvait vivre sans se mĂȘler de politique. L’Islam est en effet bien vivant dans la Turquie contemporaine la population rurale, qui reprĂ©sente prĂšs de la moitiĂ© de ses 70 millions d’habitants, est encore profondĂ©ment pratiquante, de mĂȘme qu’une bonne partie des citadins restĂ©s imprĂ©gnĂ©s de culture rĂ©pondre aux besoins religieux de ses ressortissants, l’Etat laĂŻc turc n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  crĂ©er en 1947 une facultĂ© de thĂ©ologie puis un rĂ©seau d’écoles religieuses pour former le personnel des mosquĂ©es, imams et prĂ©dicateurs. Contrairement aux Ă©coles coraniques des autres pays musulmans, ces Ă©coles suivent le programme profane normal auquel s’ajoutent une formation coranique et l’enseignement de l’arabe. Ces imam ve hatip okullan comptent 250 000 Ă©lĂšves, ce qui permettra que les futurs cadres religieux ne soient pas coupĂ©s de la rĂ©alitĂ© du monde moderne et qu’ils ne soient pas hostiles Ă  l’ de l’Etat laĂŻc de contrĂŽler la religion se traduit de plus en plus par l’introduction d’un enseignement religieux officiel minimum dans toutes les Ă©coles publiques. Cette Ă©volution ne soulĂšve pas de difficultĂ©s excessives dans un pays oĂč la population est musulmane Ă  99 %. Cependant les rares Ă©lĂšves chrĂ©tiens se trouvent placĂ©s dans une situation dĂ©licate, car ils sont souvent obligĂ©s d’assister Ă  des cours religieux contre leurs convictions. Le respect de celles-ci dĂ©pend entiĂšrement de la volontĂ© et de l’ouverture d’esprit de leurs professeurs, ce qui est Ă©videmment que la thĂ©ocratie dessĂšche et dĂ©voie les religions tandis que l’athĂ©isme les Ă©touffe et favorise ainsi les sectes obscurantistes, on en vient Ă  penser que la laĂŻcitĂ© est la condition nĂ©cessaire au progrĂšs des religions. Il s’agit Ă©videmment d’une laĂŻcitĂ© moderne et dĂ©complexĂ©e et non d’une laĂŻcitĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment antireligieuse. Pourtant seule une laĂŻcitĂ© tolĂ©rante serait en mesure d’apporter la dĂ©crispation des esprits .Post Views 695 ï»ż403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID K3-i6w0qeB6xNTSYD2Yq3BUkdK93jXLRDPeFPFb1fAHkKe0WQCLpUw== Le corrigĂ© sujet 1 ProblĂ©matique Le que » invite Ă  un plan catalogue, piĂšge Ă  Ă©viter ! Il s'agit d'interroger ce que peut apporter le travail , qui est spontanĂ©ment associĂ© Ă  un gagne-pain et en mĂȘme temps Ă  une idĂ©e de contrainte soumission au processus vital, nĂ©cessitĂ© de produire en transformant la nature nos moyens de subsistance, de pĂ©nibilitĂ© et de dĂ©pense d'Ă©nergie physique et psychique. C'est l'aspect labeur du travail, que vient compenser la production ou le salaire seulement en partie selon Marx qui ne sont pas en eux-mĂȘmes des gains, dans le sens oĂč cela vient juste compenser ce qui a Ă©tĂ© perdu au travail temps, force, parfois mĂȘme son humanitĂ© et son Ăąme. Mais peut-on rĂ©duire le travail Ă  cela, le travailleur Ă  l' animal laborans » comme le dit Hannah Arendt. Ne peut-il pas y avoir dans le travail une dimension d’Ɠuvre par laquelle l'homme s'affirme comme homme et individu, et par lĂ  un vĂ©ritable gain, par delĂ  ces compensations ? Mais la trouve-t-on dans tout travail ? Quel travailleur est gagnant ? Et qu'est-ce qu'on entend par gain ? On dit que travailler c'est gagner sa vie », mais qu'est-ce qu'une vie gagnĂ©e ? Plan possible I. On dit que travailler , c'est gagner sa vie »... A - on doit en effet produire de quoi survivre donc on gagne cela B - en tant qu'activitĂ© Ă©conomique, le travail permet d'avoir sa place dans la sociĂ©tĂ© C - devenu une des valeurs centrales de nos sociĂ©tĂ©s Transition mais le salaire n'est que ce que l'on reçoit en Ă©change de l'effort fourni, c'est la contrepartie ; la transformation de la nature est un rĂ©sultat, non un gain. La satisfaction de nos besoins n'est que la condition de leur renaissance , soumission au processus vital. II. il n'y a rien Ă  gagner dans le travail, un simple moyen de survivre A - le travail est un effort douloureux imposĂ© par l'aiguillon de la nĂ©cessitĂ© historique trop nombreux pour se contenter de puiser dans la nature ou rupture de l'harmonie avec la nature chez Rousseau ou mĂȘme naturelle nature inachevĂ©e qui nous condamne Ă  devoir transformer la nature pour rĂ©pondre Ă  nos besoins. Il est labeur, punition dans la GĂ©nĂšse, contrainte B - le travail est une contrainte, la marque de notre asservissement au processus vital, d'oĂč sa condamnation dans la GrĂšce antique ; c'est une activitĂ© indigne d'un homme libre, c'est pourquoi elle est rĂ©servĂ©e aux esclaves. C - le travail comme labeur du soir au matin » est la meilleure des polices » pour Nietzsche dans Aurore il Ă©puise force nerveuse, tue l'initiative individuelle et rĂ©duit les vues de l'homme Ă  un but mesquin » Transition ce que condamne Nietzsche, c'est une certaine forme de travail, celle de la rĂ©volution industrielle, oĂč les machines, la logique quantitative de la production et la consommation triomphent. C'est que Marx dĂ©nonçait comme aliĂ©nation du travail, dĂ©possession. Mais s'il y a dĂ©possession dans le labeur, c'est que le travail ne se rĂ©duit pas Ă  cela ? III. il peut y avoir quelque chose Ă  gagner par delĂ  le salaire qui n'est pas en soi un gain! dans le travail A - le travail permet de façonner la nature pour en faire un monde humain. Le travail est un Ă©lĂ©ment fondamental de la culture. Selon Marx, c'est par lĂ  que l'homme se distingue de l'animal. B - lorsqu'il y a technique, production d'une Ɠuvre, le travail permet de s'affirmer comme homme et individu dialectique du maĂźtre et de l'esclave de Hegel, cogito pratique ». En travaillant, l'homme se fait homme et s'affirme pour lui et pour les autres reconnaissance sociale. C - le travail permet aussi de conquĂ©rir la libertĂ© en formant la volontĂ© et la mystique exige la mĂ©canique » selon Bergson. Conclusion si le travail ne se rĂ©duit pas Ă  un gagne-pain, s'il y a en lui technique et Ɠuvre, il peut ĂȘtre un gain pour l'homme. Mais il faut que le travail reste un travail, un moyen de gagner sa vie et non une fin en soi et un moyen de pouvoir s'affirmer pour ensuite pouvoir se rĂ©aliser en tant qu'homme et individu. Gagner sa vie, ce n'est pas encore la rĂ©ussir. Sujet 2 ProblĂ©matique si la croyance est spontanĂ©ment associĂ©e Ă  ce qui n'est pas fondĂ© en raison, Ă  l'irrationnel, ⁃ la raison ne se rĂ©duit pas au rationnel, l'excĂšs de raison peut ĂȘtre dĂ©raisonnable il convenait de distinguer les 2 sens de raison rationnel/raisonnable ⁃ l'irrationnel ne se rĂ©duit pas Ă  ce qui est contraire Ă  la raison, il peut aussi ĂȘtre ce qui est au-delĂ  de la raison, Ă©tranger Ă  la raison le cƓur a ses raisons que la raison ne connaĂźt point » selon Pascal. ⁃ ⁃ Le sujet invitait donc Ă  s'interroger sur les fondements de la croyance le toute » invitait Ă  se demander si justement on ne peut pas distinguer des croyances rationnelles et des croyances irrationnelles et sur ce qui est contraire ou non Ă  la raison, sur la distinction entre raisonnable et rationnel Plan Possible I. Si l’usage de la raison exige un rejet de la croyance, c'est que toute croyance semble contraire Ă  la raison A - toute dĂ©marche qui se veut objective et rigoureuse exige que l’on fasse une critique des opinions reçues, des prĂ©jugĂ©s, des croyances ordinaires qui constituent les premiers obstacles Ă©pistĂ©mologiques » Bachelard et qui ne sont fondĂ©s que sur le ouĂŻ-dire, les dĂ©sirs, l'expĂ©rience premiĂšre, la force de l'adhĂ©sion commune, donc non fondĂ©s en raison. On pouvait ici faire rĂ©fĂ©rence Ă  l'allĂ©gorie de la caverne et aux analyse freudiennes et marxistes de l'illusion religieuse. C - c’est en rompant avec les explications religieuses ou les mythes, bref les approches de la foi, de la croyance religieuse que la pensĂ©e scientifique ou philosophique est nĂ©e la loi des 3 Ă©tats de A. Comte C - le souci de la vĂ©ritĂ©, exigence de la raison, s'oppose Ă  l'adhĂ©sion de la croyance Penser n’est pas croire » Alain ; la raison invite Ă  la distance critique, au doute.. Transition la croyance semble donc contraire Ă  la raison aussi bien dans ses fondements que dans l'adhĂ©sion qu'elle implique, mais toute croyance est-elle pour autant irrationnelle ? II. Certaines croyances ne sont pas contraires Ă  la raison A - distinction platonicienne entre la doxa et l’opinion droite. B - la croyance religieuse peut s'appuyer sur une thĂ©ologie rationnelle les preuves de l’existence de Dieu C - la pensĂ©e rationnelle semble s’appuyer elle aussi sur certaines croyances, postulats admis sans ĂȘtre dĂ©montrĂ©s ou prouvĂ©s rationnellement. il n'est pas de sciences sans prĂ©suppositions » Nietzsche. La science , malgrĂ© sa rationalitĂ©, ne dĂ©bouche pas sur des vĂ©ritĂ©s absolues mais seulement des vĂ©ritĂ©s provisoires, des croyances rationnelles. D - la croyance n'est pas contraire Ă  la raison, elle est au-delĂ  de la raison Pascal. Elle souligne les limites de la puissance de la raison aussi bien d'un point de vue thĂ©orique que pratique Kant et le postulat de l'existence de Dieu, comme un des 3 postulats de la morale aux cĂŽtĂ©s de la libertĂ© et de l'immortalitĂ© de l'Ăąme. Transition donc la croyance n'est pas nĂ©cessairement contraire Ă  la raison ; si toute croyance ne s'oppose pas Ă  la raison, Ă  quelles conditions croyance et raison peuvent-elles coexister ? III. Une coexistence possible A - ce que l’usage de la raison rejette absolument , ce n’est pas la croyance en elle-mĂȘme, ce sont ses dĂ©rives que sont le Fanatisme idĂ©ologique, religieux, sectaire aveugle et misologue et la superstition qui nourrit la peur et qui empĂȘche Ă  la fois le progrĂšs de la connaissance la superstition ne vivant que de l’ignorance et la vie raisonnable , c’est-Ă -dire sage par ex. la philosophie Ă©picurienne qui pose les principes de la vie sage et heureuse commence par une physique, qui a pour objectif de dĂ©mystifier », de dĂ©mythifier » le monde, de sĂ©parer soit-disant divin et purement physique, car c’est la peur des Dieux qui trouble l’ñme et empĂȘche de parvenir au Bonheur , l’ataraxie . Autrement dit ce que rejette l’usage de la raison , c’est la croyance qui nie la science ou qui se prend pour de la science, qui ignore qu’elle n’est qu’une croyance. B - l’opinion est parfois le seul point d’appui que l’on a pour diriger sa vie , faute de rĂšgles objectives du bonheur , par exemple. Et si on s’y tient, elle permet d’avoir une conduite, alors que le doute permanent empĂȘche de vivre et d’agir la morale provisoire de Descartes C - on peut penser qu'on a besoin de croyances pour vivre et que c'est en quelque sorte une rĂ©action dĂ©fensive de la nature contre la raison Bergson. C'est la rançon de l'intelligence ». On a besoin d'illusion. Sujet 3 ThĂšse dans cet extrait Spinoza s'oppose Ă  l'idĂ©e selon laquelle l’État rĂ©duirait les hommes Ă  une obĂ©issance mĂ©canique en en faisant des bĂȘtes », des automates ». Il soutient donc que l’État a pour but la libertĂ©, dont il rend possible l'exercice en sĂ©curisant et pacifiant les rapports humains lignes 1 Ă  6, qu'il prĂ©suppose dans l'acte de soumission volontaire au souverain lignes 6 Ă  12 et qu'il laisse intacte en ne portant pas atteinte Ă  la libertĂ© de juger et d'opiner lignes 12 Ă  la fin. Ce texte invite donc Ă  s'interroger sur les rapports entre État et libertĂ© et Ă  repenser la notion de libertĂ© Ă  travers les distinctions entre indĂ©pendance et autonomie et droit d'agir et droit de raisonner et juger. On pourra aussi s'interroger sur la valeur de cette libertĂ© de penser et de juger, qui, si la dĂ©sobĂ©issance est interdite, pourrait sembler se rĂ©duire Ă  parler Ă  son bonnet », Ă  une libertĂ© bien vaine. Explication ⁃ lignes 1 Ă  6 Spinoza expose l'idĂ©e de ceux qui voit dans l’État une institution liberticide et dĂ©naturante, puisqu'on y passerait d'un Ă©tat d'ĂȘtre raisonnable Ă  un celui d'une bĂȘte, dĂ©nuĂ©e de raison, incapable de se conduire et soumise aux ordres d'un tiers comme Ă  ses impulsions naturelles. Spinoza renverse cette idĂ©e, en montrant qu'au contraire, l'Etat permet Ă  chacun de rĂ©aliser sa nature d'agir conformĂ©ment Ă  la nĂ©cessitĂ© de sa prore natureet au lieu de tenir par la crainte, le jeu des passions en libĂšre dans le rapport avec les autres et en soi-mĂȘme. Il permet au corps et Ă  l'Ăąme d'assurer leur fonctions, en assurant ordre et sĂ©curitĂ©. Il dĂ©passionne les rapports humains permettant ainsi de ne plus ĂȘtre esclaves des passions. D'une vie dominĂ©e par la haine, la colĂšre, la ruse, on peut sous la protection de l'Etat passer Ă  une vie placĂ©e sous la conduite de la raison. on retrouvera la mĂȘme idĂ©e dans le passage de l’état de nature Ă  l'Ă©tat civil chez Rousseau Donc bien loin de tenir par la crainte idĂ©e de Hobbes , l’État en libĂšre pour Spinoza et c'est la raison pour laquelle les hommes acceptent de se soumettre Ă  son autoritĂ©, qui n'est que le fruit de ce consentement. C'est pourquoi Spinoza prĂ©cise que la fin de l’État est en rĂ©alitĂ© » la libertĂ© et non la soumission et l'obĂ©issance. La sĂ©curitĂ© n'exige pas le renoncement Ă  la libertĂ©. ⁃ Lignes 6 Ă  13 c'est ce qu'il va prĂ©ciser en explicitant les conditions de l’institution de l’État et ses raisons d'ĂȘtre. C'est parce que les hommes ont des jugements divers consĂ©quences des complexions diffĂ©rentes, des limites des connaissances, que si chacun agissait en consĂ©quence, il pourrait y avoir conflits et insĂ©curitĂ©. C'est pourquoi chacun renonce Ă  agir selon son dĂ©cret et accepte de renoncer donc volontairement et librement Ă  ce droit et de le confier, transfĂ©rer au souverain quelque soit le rĂ©gime dĂ©mocratique, aristocratique ou monarchique. On pourrait ici voir un renoncement semblable Ă  celui exigĂ© par Hobbes dans son pacte, mais ce n'est pas le cas. ⁃ Lignes 13 Ă  la fin c'est ce sur quoi va conclure Spinoza en distinguant droit d'agir et de raisonner et penser » et d'expression, de diffusion, de publication des idĂ©es = enseignement. En se soumettant aux dĂ©crets du souverain dans ces actes, l'homme ne renonce pas pour autant Ă  sa libertĂ© de pensĂ©e. Il obĂ©it aux lois, parce qu'il y a consenti pour la paix et sa sĂ©curitĂ©, donc pour jouir de ses droits naturels, mais il n'y soumet pas son Ăąme. Il reste entiĂšrement libre de penser ce qui lui semble bon et a le droit de l’exprimer par en usant de moyens raisonnables et en en restant Ă  des paroles. Du rapport de force, de la persuasion,on passe Ă  des rapports de raison, Ă  la volontĂ© de convaincre. Donc pour Spinoza, l’État ne porte pas atteinte Ă  la libertĂ© au contraire il la rend possible, effective et l'exige pour ne pas outrepasser ses pouvoirs. Renoncer Ă  agir conformĂ©ment Ă  ses dĂ©crets, n'empĂȘche pas l'individu de penser par lui-mĂȘme, et c'est lĂ  la vĂ©ritable libertĂ©, qu'on ne saurait cĂ©der Ă  l’État. La libertĂ© n'est pas dans la dĂ©sobĂ©issance, mais dans la rĂ©sistance et la vigilance citoyenne, mais encore faut-il que l’État la laisse ĂȘtre. C'est quand il l'entrave en bridant la libertĂ© de la presse, d'expression, en voulant formater les esprits, qu'il devient liberticide ou quand le peuple se soumet corps et Ăąme. L’attentat contre Salman Rushdie trahit la peur des fanatiques, qui perçoivent l’écrivain comme un rival jetant le trouble dans leurs croyances. Le tueur» de Salman Rushdie est un AmĂ©ricain d’origine libanaise. Il a 24 ans. C’est-Ă -dire qu’il est plus jeune que la fatwa Ă©mise neuf ans avant sa naissance. C’est le rappel d’une Ă©vidence l’appel au meurtre religieux ne connaĂźt pas de date de pĂ©remption. Maintenant, la fatwa est levĂ©e, aprĂšs toutes ces annĂ©es ?» Cette question fut souvent posĂ©e Ă  l’auteur de ces lignes Ă  propos d’un appel au meurtre Ă  la suite de la publication d’un roman. Malaise pour rĂ©pondre, car il faut expliquer que les religions messianiques ont la dent dure et que leurs fidĂšles radicaux sont rancuniers. Puisque ces religieux ont l’éternitĂ©, ils ont le temps, et un imberbe croira toujours plaire Ă  son dieu en lui offrant votre peau. Ensuite, il s’agit d’une croyance qui a besoin du diable et de tuer ce dernier, donc poussĂ©e Ă  le faire exister. À le retrouver mĂȘme dans la peau accessoire d’un Ă©crivain ou dans son roman. On aura beau se repentir, faire acte de contrition, dans le cas de Salman Rushdie ou d’autres, cela est inutile car l’aubaine est trop grande d’avoir un ennemi. L’écrivain et le monde dit musulman» Mais pourquoi cette obsession de l’écrivain apostat, ennemi de Dieu ? Parce que l’écrivain est essentiellement rival d’un rĂ©cit unique auquel croit le fanatique. L’écrivain Ă©crit des histoires alternatives au mythe unique du croyant. L’écrivain concurrence, diverge. Il est dissident dĂšs le premier mot. Les poĂštes sont d’ailleurs mal vus dans le Coran, et qualifiĂ©s de vagabonds, d’instigateurs Ă  la futilitĂ©. Leurs liens au ProphĂšte ne sont pas ceux de l’amitiĂ©. L’écrivain, dans le monde dit musulman», est dĂ©jĂ  traĂźtre Ă  partir du moment oĂč il Ă©crit, se lit, s’universalise. Les appels au meurtre et les passages Ă  l’acte ne sont pas rares depuis des dĂ©cennies. Quant aux procĂšs d’intention contre les Ă©crivains dans le monde dit musulman», ils sont quotidiens. Chez soi et en Occident, menĂ©s par des exilĂ©s en mal d’identitĂ©, ou les idiots utiles de l’islamisme. Sur un plateau de tĂ©lĂ©vision libanais, une journaliste discute avec un intellectuel». C’est le procĂšs de Rushdie son Ă©criture, ses romans, ses traits. S’y dĂ©ploient la thĂ©orie du complot – l’agresseur manipulĂ© par les États-Unis pour faire pression lors des nĂ©gociations sur le nuclĂ©aire –, le dĂ©ni et le renversement des rĂŽles c’est l’écrivain qui est l’égorgeur. Monstrueuse Ă©quivalence entre le couteau et le stylo Cette attitude, mĂȘme muette, est gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans le monde arabe. Elle installe une monstrueuse et soutenue Ă©quivalence entre le maniement d’un couteau et celui d’un stylo. Dans une vanitĂ© radicale, une substitution majeure s’opĂšre alors entre un dieu invisible et des Ă©missaires indignĂ©s et tueurs. Je suis Dieu et je suis diffamĂ©, donc je tue. Qui le dit ? Un homme. Et, au nom de cette Ă©quivalence, on peut alors assassiner l’écrivain. Un autre conseil est fourni Ă  l’occasion Évitez d’écrire sur ces sujets.» Lesquels ? L’islam, la religion. L’argument est qu’on y heurte certaines sensibilitĂ©s». Il est opposĂ© aux Occidentaux et mĂȘme aux coreligionnaires. Un raisonnement sournois d’abord on n’écrit pas contre une religion, mais contre une interprĂ©tation de cette religion, au nom d’un droit de lecture. Proclamer cette interprĂ©tation comme une orthodoxie, c’est affirmer qu’une religion appartient exclusivement Ă  certains et que leur interprĂ©tation est la bonne. De quel droit, alors ? Pourquoi certains se pensent propriĂ©taires d’une religion ? L’interdisent au rire, Ă  la caricature, Ă  la digression ou Ă  l’imagination ? Le jeune homme au sac Ă  dos Autre raccourci violent Écrivez sur autre chose. » Faux, encore une fois. Quand on est un AlgĂ©rien survivant Ă  l’islamisme armĂ©, on sait le caractĂšre totalitaire de la radicalitĂ© si vous cĂ©dez sur un droit d’imagination, on vous contestera un jour le droit d’écrire, puis d’apprendre Ă  lire, puis de palper un livre, etc. Ce totalitarisme est graduel mais toujours insĂ©cable». Les femmes afghanes vous le confirmeront. Car soit on Ă©crit librement, soit on cesse de le faire y compris Ă  propos des tulipes. En Occident, on rĂ©duit votre vocation Ă  celle d’un survivant permanent et ce n’est pas flatteur pour la littĂ©rature.» Beaucoup d’écrivains connaissent aujourd’hui la fameuse peur. Celle d’écrire, de mettre en jeu la sĂ©curitĂ© de leur proches, la hantise du suivant dans la file d’attente lors des sĂ©ances de dĂ©dicace dans les librairies, l’inquiĂ©tude de voir se rapprocher un jeune homme avec un sac Ă  dos lors d’une rencontre. Mais qu’y faire ? La menace de mort a un curieux effet elle vous stigmatise positivement, vous isole, vous fait sourire, moqueur, Ă  dĂ©faut d’adopter une attitude naturelle. On y pense sans cesse, on la dĂ©passe dans l’acte de l’écriture et du courage, mais elle est lĂ . En Occident, on rĂ©duit votre vocation Ă  celle d’un survivant permanent et ce n’est pas flatteur pour la littĂ©rature, on dĂ©veloppe une compassion gĂȘnante pour cette chose intime qu’est la peur de mourir. Dans le monde dit musulman», on vous accuse d’en user pour vendre vos livres – un journal arabophone algĂ©rien ne rapporta l’agression contre Rushdie que sous la forme d’une insulte dĂ©risoire ses ventes ont augmentĂ© sur Amazon. Objet borgĂ©sien On vous accuse d’usurper votre propre mort. Le corps y rĂ©agit Ă  un coup de feu inaudible pour le reste de l’humanitĂ©. D’ailleurs, Rushdie en surmonte la moquerie toxique par le don de rire de soi et des autres, dit-on. À la fin ? Un curieux roman circule dans le monde dit arabe». Sa couverture n’affiche ni nom du traducteur ni la maison d’édition. Objet borgĂ©sien, comme nĂ© avant l’invention des droits d’auteur, du copyright et du dĂ©pĂŽt lĂ©gal. Objet manuscrit, frappĂ© du sceau de l’apocryphe c’est la traduction en arabe des Versets sataniques. Au-delĂ  du roman, c’est cette couverture anonymisĂ©e qui interpelle. VoilĂ  un livre dont vous ĂȘtes les hĂ©ros. Ou l’anti-hĂ©ros. Dont vous ĂȘtes le traducteur, l’auteur et l’éditeur. Selon votre courage. Kamel Daoud RĂ©sumĂ©s Le but de cette contribution est de diriger l’attention sur les implications philosophiques de la priĂšre. Si la priĂšre n’est pas dĂ©pourvue de sens c’est qu’elle suppose, d’un cĂŽtĂ©, l’idĂ©e de la personnalitĂ© de Dieu et, de l’autre, son immuabilitĂ©. En s’appuyant sur MaĂźtre Eckhart, on peut dĂ©fendre l’idĂ©e que mĂȘme la supplication n’est pas incompatible avec le concept du Dieu immuable. Bien entendu, ce concept, qui n’est pas Ă  confondre avec une idĂ©e statique, signifie tout au contraire une trĂšs haute dynamique de la part de Dieu. La thĂ©orie des symboles de Paul Tillich permet encore une autre conclusion si c’est sur Dieu que se fonde l’ĂȘtre personnel de l’homme, alors Dieu n’est pas moins qu’un ĂȘtre personnel. Cela signifie en derniĂšre analyse que ĂȘtre » et personne » ne sont aucunement des concepts incompatibles. Ainsi, en approfondissant la problĂ©matique de la priĂšre, on constate dans quelle mesure le Dieu de la philosophie et le Dieu de la religion sont compatibles. This article aims to examine the philosophical implications of prayer. If prayer is not meaningless, it is because it supposes, on the one hand, the notion of God’s personality, and on the other, his immutability. Based on Meister Eckhart, one can defend the idea that even supplication is not incompatible with the concept of an immutable God. Such a concept, which must not be mistaken with a static idea, points on the contrary to a very high sense of divine dynamics. Paul Tillich’s theory of symbols allows still another conclusion if man’s personal being is indeed founded on God, then God is no less than a personal being. This ultimately means that “being” and “person” are not incompatible concepts. It is thus through a further examination of the question of prayer that we come to establish the degree to which the God of philosophy and the God of religion are de page EntrĂ©es d'index Haut de page Notes 1 Le texte prĂ©sentĂ© est une traduction lĂ©gĂšrement modifiĂ©e de mon article suivant W. SCHÜßLER, Das Gebet. Versuch einer philosophisch-theologischen Grundlegung », dans W. SCHÜßLER/A. J. REIMER Ă©d., Das Gebet als Grundakt des Glaubens = Tillich-Studien, section Beihefte, vol. 2, MĂŒnster 2004, p. 11-28. 2 H. SCHALLER, Das Bittgebet. Eine theologische Skizze, Einsiedeln 1979, p. 12. 3 Ibid., p. 15. 4 Cf. P. TILLICH, Gesammelte Werke, Ă©d. R. Albrecht, vol. V, Stuttgart 1964, p. 111. 5 Cf. B. CASPER, Das Ereignis des Betens. Grundlinien einer Hermeneutik des religiösen Geschehens, Freiburg/Br. 1998. 6 A. DE QUERVAIN, Das Gebet. Ein Kapitel der christlichen Lehre, ZĂŒrich 1948, p. 14. 7 R. SCHAEFFLER, Kleine Sprachlehre des Gebets, Einsiedeln/Trier 1988, p. 103 s. 8 G. EBELING, Das Gebet », dans Zeitschrift fĂŒr Theologie und Kirche, 70 1973 p. 206-225, ici p. 208. – Voir par contre R. SCHNACKENBURG, Das Evangelium nach Markus, DĂŒsseldorf 1971, p. 144, qui est d’avis que trop de rĂ©flexion » fera perdre la force Ă  la priĂšre de supplication. Également F. HEILER, Das Gebet. Eine religionsgeschichtliche und religionspsychologische Untersuchung, MĂŒnchen 1918, p. 192 et 196. 9 J. G. WALCH, Philosophisches Lexicon, Leipzig 4e Ă©d. 1775 rĂ©impression Hildesheim 1968, vol. 1, p. 1470-1476. 10 W. T. KRUG, Allgemeines Handwörterbuch der Philosophischen Wissenschaften, Leipzig 2e Ă©d. 1832-1834 rĂ©impression Stuttgart 1969, vol. 2, p. 126 sq. 11 L’article Preghiera » de A. MARCHETTI constitue une exception dans Enci- clopedia filosofica, Florenz 2e Ă©d. 1968/69, vol. V, p. 241 sq. 12 E. KANT, Werke in zehn BĂ€nden, Ă©d. W. Weischedel, vol. VII, Darmstadt 1975, p. 870. 13 W. WEISCHEDEL, Vom Sinn des Gebets », dans IDEM, Wirklichkeit und Wirklichkeiten. AufsĂ€tze und VortrĂ€ge, Berlin 1960, p. 152-157, ici p. 152 ; cf. V. BRÜMMER, Was tun wir, wenn wir beten ? Eine philosophische Untersuchung, Marburg 1985, p. 17-19 ; G. HAEFFNER, Die Philosophie vor dem PhĂ€nomen des Gebets », dans Theologie und Philosophie, 57 1982 p. 526-549, surtout p. 528- 531 ; LUIBL, Beten begreifen Über die seltsame Lust der Philosophie am Gebet », dans E. Salmann/J. Hake Ă©d., Die Vernunft ins Gebet nehmen. Philosophisch-theologische Betrachtungen, Stuttgart 2000, p. 31-59, ici p. 45-48 ; E. SALMANN, Philosophen vor dem PhĂ€nomen der Liturgie », dans Ibid., p. 75-101, ici p. 75-86. 14 KANT, Werke, vol. VII, p. 871 sq. cf. note 11 ; Ă  ce propos SCHALLER, Das Bittgebet, p. 72-103 ; H. B. ASSEBURG, Das Gebet in der neueren anthropologisch orientierten Theologie, thĂšse de doctorat Hamburg 1971, p. 20-26. 15 Cf. SCHALLER, Das Bittgebet und der Lauf der Welt », dans G. Greshake/G. Lohfink Ă©d., Bittgebet – Testfall des Glaubens, Mainz 1978, p. 54- 70, ici p. 58. 16 Cf. HEILER, Das Gebet, p. 182-197. 17 Ibid., p. 196. 18 W. BEIERWALTES, Proklos. GrundzĂŒge seiner Metaphysik, Frankfurt/Main 1979, p. 327. 19 Ibid., p. 328 ; cf. Ă  ce propos en gĂ©nĂ©ral p. 313-329 et p. 391-394 ; ici se trouvent-elles Ă©galement des notes bibliographiques supplĂ©mentaires sur la priĂšre philo- sophique » cf. p. 392 note 9. 20 Ibid., p. 329. 21 Cf. HEILER, Das Gebet, p. 1-3. 22 K. HEIM, Das Gebet », dans IDEM, Leben aus dem Glauben. BeitrĂ€ge zur Frage nach dem Sinn des Lebens, Berlin 1932, p. 99-126, ici p. 109 ; cf. p. 126. – HAEFFNER, Die Philosophie
 », p. 539, parle de la priĂšre comme acte humain fondamental » en se rĂ©fĂ©rant Ă  F. ULRICH, Gebet als geschöpflicher Grundakt, Einsiedeln 1973, et Ă  K. RIESENHUBER, Gebet als menschlicher Grundakt », dans G. Stachel Ă©d., Munen muso. UngegenstĂ€ndliche Meditation publication en l’honneur de H. M. Enomiya-Lassalle, Mainz 1978, p. 317-339. 23 C. H. RATSCHOW, article Gebet. I. Religionsgeschichtlich », dans Theologi- sche RealenzyklopĂ€die, vol. XII, Berlin/New York 1984, p. 31. Cf. K. H. MISKOTTE, Der Weg des Gebets, MĂŒnchen 1968, p. 33 et 35. Cf. Ă©galement BARTH, Wohin – woher mein Ruf ? Zur Theologie des Bittgebets, MĂŒnchen 1981, p. 15. 24 Cf. O. DIBELIUS, Das Vaterunser. Umrisse zu einer Geschichte des Gebets in der alten und mittleren Kirche, Gießen 1903, p. 4 sq. ; H. SCHALLER, Das Bittgebet, p. 17. 25 W. KASPER, EinfĂŒhrung in den Glauben, Mainz 1972, p. 79. 26 Cf. H. SCHALLER, Das Bittgebet – ein Testfall des Glaubens », dans Geist und Leben, 49 1976 p. 191-202 ; cf. J. BOMMER, Haben das Bittgebet und die FĂŒrbitte noch einen Sinn », dans Concilium, 8 1972 p. 678 ; repris par G. GRESHAKE/G. LOHFINK Ă©d., Bittgebet ; Ă  ce propos SCHAEFFLER, Kleine Sprach- lehre, p. 95 ; cf. Ă©galement O. H. PESCH, Das Gebet, Augsburg 1972, p. 44. 27 Cf. F. MILDENBERGER, Das Gebet als Übung und Probe des Glaubens, Stutt- gart 1968. 28 Cf. D. E. SALIERS, Prayer and the doctrine of God in contemporary theology », dans Interpretation Richmond, 34 1980 p. 265-278, ici p. 278 A neglected criterion for the adequacy of our doctrine of God in contemporary theology is precisely its “prayability”. The doctrine of God must be responsible to the question “Is this a God to whom we can pray in the full range of biblical prayer ?” ». – R. SCHÄFER, Gott und Gebet. Die gemeinsame Krise zweier LehrstĂŒcke » , dans Zeitschrift fĂŒr Theologie und Kirche, 65 1968 p. 117-128, surtout p. 120, fait remarquer expressĂ©ment le parallĂ©lisme entre la priĂšre et la doctrine de Dieu mĂȘme s’il le voit sous l’aspect nĂ©gatif de la crise. 29 Cf. L. HONNEFELDER et W. SCHÜßLER Ă©d., Transzendenz. Zu einem Grundwort der klassischen Metaphysik, Paderborn 1993. 30 Ainsi G. MÜLLER, article Gebet. VIII. Dogmatische Probleme gegenwĂ€rtiger Gebetstheologie », dans Theologische RealenzyklopĂ€die, vol. XII, Berlin/New York 1984, p. 84-94, ici p. 88. 31 Cf. METZ, Voraussetzungen des Betens », dans Herder Korrespondenz, 32 1978 p. 125-133, ici p. 130. 32 Contre G. MÜLLER, Gebet », p. 89. 33 L. OEING-HANHOFF, Die Krise des Gottesbegriffs ». Wolfhart Pannenberg zum 50. Geburtstag, dans Theologische Quartalschrift, 159 1979 p. 285-303, ici p. 286. 34 Cf. R. M. COOPER, God as poet and man as praying », dans The Persona- list, 49 1968 p. 474-488 ; W. N. PITTENGER, God’s way with men. A study of the relationship between God and man in providence, miracle and prayer, London 1969, p. 145-166, surtout p. 154 sq. ; L. Ford, Our prayers as God`s passions, dans H. J. CARGAS/B. LEE Ă©d., Religious experience and Process Theology, New York 1976, p. 429 ; Ă  ce propos Ă©galement J. F. X. KNASAS, Aquinas Prayer to an immu- table God », dans The New Scholasticism, 57 1983 p. 196-221, qui, dans ce contexte, examine l’objection formulĂ©e par Lewis Ford. 35 Je ne peux pas, dans ce contexte, aborder le problĂšme plus gĂ©nĂ©ral qui fait que, de nos jours, on parle pas seulement de source protestante Karl Barth, Paul Althaus, Wolfhart Pannenberg, JĂŒrgen Moltmann, Eberhard JĂŒngel, mais aussi de source catholique Karl Rahner, Magnus Löhrer, Hans KĂŒng, Walter Kasper, Eduard Schillebeeckx, Piet Schoonenberg, Heribert MĂŒhlen, d’un Dieu muable et historique, ce qui, soi-disant, contredit le principe philosophique de l’immuabilitĂ© de Dieu. H. PFEIL, Die Frage nach der VerĂ€nderlichkeit und Geschichtlichkeit Gottes », dans MĂŒnchener Theologische Zeitschrift, 31 1980 p. 1-23, ici p. 5-10, cite les passages correspondant Ă  ce propos. Cf. Ă©galement W. MAAS, UnverĂ€nderlichkeit Gottes. Zum VerhĂ€ltnis von griechisch-philosophischer und christlicher Gotteslehre, MĂŒnchen 1974, surtout p. 16-19 et p. 187-189. 36 BARTH, Wohin – woher mein Ruf? p. 87. 37 BRÜMMER, Was tun wir? p. 35 38 Ibid 39 Ibid., p. 40. 40 . Ibid. – Les rĂ©fexions de BrĂŒmmer sur cette question-lĂ  ressemblent beaucoup Ă  celles de A. N. Whitehead. Mais – ce qui est bizarre – dans son Ă©crit, BrĂŒmmer ne fait aucune rĂ©fĂ©rence Ă  Whitehead. Cf. Ă©galement Ch. HARTSHORNE, Das metaphysische System Whiteheads », dans Zeitschrift fĂŒr philosophische Forschung, 3 1948 p. 566-575, surtout p. 572-574. 41 G. LOHFINK, Das Bittgebet und die Bibel », dans Theologische Quartalschrift, 157 1977 p. 23-26, ici p. 24, remarque Ă  juste titre que le Notre PĂšre » lui-mĂȘme est partiellement une priĂšre de supplication. 42 Un rĂ©sumĂ© des passages les plus importants concernant le concept de la priĂšre selon MaĂźtre Eckhart se trouve dans Meister Eckhart. Das System seiner religiösen Lehre und Lebensweisheit. Textbuch aus den gedruckten und ungedruckten Quellen mit EinfĂŒhrung von Otto Karrer, MĂŒnchen 1926, p. 179-189. 43 W. BERNET, Gebet, Stuttgart 1970 ; Ă  ce propos SCHALLER, Das Bittgebet, p. 103-122 ; J. SUDBRACK, Beten ist menschlich. Aus der Erfahrung unseres Lebens mit Gott sprechen, Freiburg i. Br. 1973, p. 117-120. 44 Wan daz got ist got, daz hĂąt er von sĂźner unbewegelĂźchen abegescheidenheit, und von der abegescheidenheit hĂąt er sĂźne lĂ»terkeit und sĂźne einvalticheit und sĂźne unwandelbaerkeit. » Die deutschen Werke [ = DW], Ă©d. et trad. J. Quint, vol. V, Stuttgart 1963 [rĂ©impression 1987], p. 412, 4-6 ; trad. ibid., p. 541 s. 45 Allez daz gebet und guotiu werk, diu der mensche in der zĂźt mac gewĂŒrken, daz gotes abegescheidenheit alsĂŽ wĂȘnic dĂą von beweget wirt, als ob niendert gebet noch guotez werk in der zĂźt beschaehe, und enwirt got niemer deste milter noch deste geneigeter gegen dem menschen, dan ob er daz gebet oder diu guoten werk niemer gewĂŒrhte. » DW, vol. V, p. 414, 2-5 ; trad. ibid., p. 542. 46 NĂ» möhtest dĂ» sprechen sĂŽ hoere ich wol, allez gebet und alliu guotiu werk sint verlorn, wan sich got ir niht anenimet, daz in ieman dĂą mite bewegen mĂŒge, und sprichet man doch got wil umbe alliu dinc gebeten werden. » DW, vol. V, p. 414, 9 – 415, 1 ; trad. ibid., p. 542. 47 Hie solt dĂ» mich wol merken und rehte verstĂąn, ob dĂ» maht, daz got in sĂźnem ĂȘrsten ĂȘwigen anblicke – ob wir einen ĂȘrsten anblik dĂą nemen solten –, alliu dinc anesach, als sie beschehen solten, und sach in dem selben anblicke
 daz minste gebet und guote werk, daz ieman solte tuon, und sach ane welhez gebet und andĂąht er erhoeren wolte oder solte ; er sach, daz dĂ» in morgen wilt mit ernste aneruofen und biten, und daz aneruofen und gebet enwil got niht morgen erhoeren, wan er hĂąt ez erhoeret in sĂźner ĂȘwicheit, ĂȘ dĂ» ie mensche wĂŒrde. Enist aber dĂźn gebet niht endelich und Ăąne ernst, sĂŽ enwil dir got niht nĂ» versagen, wan er hĂąt dir in sĂźner ĂȘwicheit versaget. Und alsĂŽ hĂąt got in sĂźnem ĂȘrsten ĂȘwigen anblicke alliu dinc anegesehen, und got wĂŒrket nihtes niht von niuwem, wan ez ist allez ein vorgewĂŒrket dinc. Und alsĂŽ stĂąt got alle zĂźt in sĂźner unbewegelĂźchen abegescheidenheit, und enist doch dar umbe der liute gebet und guotiu werk niht verlorn. » DW, vol. V, p. 415, 1 – 416, 6 ; trad. ibid., p. 542. 48 Cf. SCHALLER, Das Bittgebet, p. 165. 49 Cf. F. UTZ, Bittet, und ihr werdet empfangen, Freiburg 1940, p. 33. 50 Cf. PFEIL, Die Frage, p. 13. 51 SCHALLER, Das Bittgebet, p. 64. 52 THOMAS D’AQUIN, Summa theologiae I 9, 1 en relation avec II/II 83. 53 SCHALLER, Das Bittgebet, p. 58. 54 Cf. dĂ©jĂ  OrigĂšne ; Ă  ce propos W. GESSEL, Die Theologie des Gebetes nach De Oratione von Origenes, Paderborn 1975, surtout p. 160-171. Cf. concernant Thomas L. J. ELDERS, Die Metaphysik des Thomas von Aquin in historischer Pers- pektive, IIe partie, Salzburg 1987, p. 264 sq. 55 Cf. THOMAS D’AQUIN, Summa contra Gentiles, III 96. 56 Cf. Ă  ce propos W. SCHÜßLER, Leibniz’ Auffassung des menschlichen Verstandes intellectus, Berlin 1992, p. 126-129. 57 . W. MAAS, UnverĂ€nderlichkeit Gottes, p. 75 sq. 58 Je ne suis pas de l’avis de O. LANGER, Mystische Erfahrung und spirituelle Theologie. Zu Meister Eckharts Auseinandersetzung mit der Frauenfrömmigkeit seiner Zeit, MĂŒnchen/ZĂŒrich 1987, p. 207, qui croit que Eckhart donne ces conditions ontologiques comme justification de son rejet de la priĂšre de supplication. 59 E. BRUNNER, Dogmatik, vol. III, ZĂŒrich 1960, p. 368 ; cf. A. de QUERVAIN, Das Gebet, p. 55. Cf. SCHALLER, Das Bittgebet, p. 11. 60 BRUNNER, Dogmatik, vol. III, p. 368. – Cf. G. EBELING, Wort und Glaube, vol. III, TĂŒbingen 1975, p. 421. 61 Cf. Ă  ce propos P. HENRY, Das Problem der Persönlichkeit Gottes in der Philosophie Plotins », dans Jahres- und Tagungsbericht der Görres-Gesellschaft 1955, Köln 1956, p. 50. 62 Cf. HEILER, Das Gebet, p. 189-197. 63 .K. JASPERS, Philosophie, vol. III Metaphysik, Berlin 4e Ă©d. 1973, p. 126. 64 Ibid., p. 127. 65 Ibid. 66 . Ibid., p. 166 ; cf. p. 200. 67 Ibid., p. 166. 68 K. JASPERS, Philosophie, vol. II Existenzerhellung, Berlin 4e Ă©d. 1973, p. 315. 69 Ibid., p. 316 ; cf. IDEM, Der philosophische Glaube angesichts der Offenbarung, Darmstadt 3e Ă©d. 1984, p. 220. 70 Cf. C. U. HOMMEL, Chiffer und Dogma. Vom VerhĂ€ltnis der Philosophie zur Religion bei Karl Jaspers, ZĂŒrich 1968, p. 117 sq. 71 K. JASPERS, Schelling. GrĂ¶ĂŸe und VerhĂ€ngnis, MĂŒnchen 1955, p. 184. 72 K. JASPERS, Nachlaß zur Philosophischen Logik, Ă©d. H. Saner/M. HĂ€nggi, MĂŒnchen 1991, p. 19. 73 . K. JASPERS, Der philosophische Glaube angesichts der christlichen Offenbarung », dans Philosophie und christliche Existenz. Festschrift fĂŒr H. Barth zum 70. Geburtstag, Ă©d. G. Huber, Basel 1960, p. 1-92, ici p. 75. 74 . G. LOHFINK, Das Bittgebet, p. 25. 75 . Cf. Ă  ce propos W. SCHÜßLER, Der absolut transzendente Gott. Negative Theologie bei Karl Jaspers ? » dans Jahrbuch der Österreichischen Karl-Jaspers- Gesellschaft, 5 1992 p. 24-47. 76 METZ, Voraussetzungen des Betens », p. 129. 77 H. BREMOND, Das wesentliche Gebet, Regensburg 1959, p. 28. 78 Cf. W. SCHÜßLER, Jenseits von Religion und Nicht-Religion. Der Religionsbegriff im Werk Paul Tillichs, Frankfurt/M. 1988, p. 155-175. 79 . P. TILLICH, Systematische Theologie, vol. I, Stuttgart 2e Ă©d. 1956, p. 283. – BRÜMMER, Was tun wir ?, p. 76, par contre, paraĂźt vouloir situer la personnalitĂ© de Dieu justement au niveau de la personnalitĂ© humaine. 80 . TILLICH, ibid., vol. I, p. 282. Cf. Ă©galement IDEM, Werke, vol. V, p. 182 Der Gott, der eine Person ist, wird transzendiert von dem Gott, der das Person-Sein selbst ist, Grund und Abgrund jedes Personseins. » Cf. Ă  ce propos N. ERNST, Die Tiefe des Seins. Eine Untersuchung zum Ort der analogia entis im Denken Paul Tillichs, St. Ottilien 1988, p. 157-160. 81 P. TILLICH, Gesammelte Werke, Ă©d. R. Albrecht, vol. VIII, Stuttgart 1970, p. 141. 82 Ainsi par exemple THOMAS D’AQUIN, Summa contra Gentiles, I 29. 83 C’est justement ce que BoĂšce exprime dans les formules terminales de son Ɠuvre Consolatio philosophiae Quae cum ita sint, manet intemerata mortalibus arbitrii libertas, nec iniquae leges solutis omni necessitate voluntatibus praemia poenasque proponunt. Manet etiam spectator desuper cunctorum praescius deus, visionisque eius praesens semper aeternitas cum nostrorum actuum futura qualitate concurrit bonis praemia, malis supplicia dispensans. Nec frustra sunt in deo positae spes precesque, quae cum rectae sunt, inefficaces esse non possunt. » V 6 [finis]. 84 Contre le Dieu soi-disant statique est dirigĂ©e – comme chacun sait – la critique de A. N. WHITEHEAD cf. Process and reality, ed. D. R. Griffin/D. W. Sherburne, New York 1978, p. 346. 85 . SCHALLER, Das Bittgebet, p. 58. 86 ARISTOTE, Metaph. XII 7, 1072 b 26-30. 87 PFEIL, Die Frage, p. 12. – Cf. Ă©galement LISKE, Kann Gott reale Beziehungen zu den Geschöpfen haben ? Logisch-theologische Betrachtungen im Anschluß an Thomas von Aquin », dans Theologie und Philosophie, 68 1993 p. 208- 228, ici p. 222 cf. note 29 So assoziiert man mit NichtprozessualitĂ€t Erstarrung und Leblosigkeit, statt zu sehen, daß in ihr gerade die höchste, weil vom ersten Moment an vollendete TĂ€tigkeit bestehen kann ». 88 . Cf. TILLICH, Systematische Theologie, vol. I, p. 280. 89 . PASCAL, Memorial, dans ƒuvres complĂštes, Ă©d. J. Chevalier, Paris 1954, p. 554. 90 M. SCHELER, Gesammelte Werke, Ă©d. Maria Scheler, Bern 1954 sqq., vol. V, p. 130. 91 TILLICH, Werke, vol. V, p. 184. 92 Ibid., vol. V, p. 183. – La philosophie du sujet moderne a du mal avec cette formule-lĂ  parce qu’ici, on ne voit plus que l’ĂȘtre et la personne sont des notions compatibles. Cf. Ă  ce propos J. HIRSCHBERGER, Seinsmetaphysik und Person », dans Das PersonverstĂ€ndnis in der PĂ€dagogik und ihren Nachbarwissenschaften. 1. Teil eines Kongreßberichtes, Ă©d. J. Speck, MĂŒnster 1966, p. 20-32. 93 Cf. TILLICH, Systematische Theologie, vol. I, p. 247 Der Konflikt zwischen Konkretheit und Unbedingtheit des religiösen Anliegens ist aktuell, wo immer Gott erfahren und diese Erfahrung ausgedrĂŒckt wird, vom primitiven Gebet bis zum kompliziertesten theologischen System ». 94 Cf. TILLICH, Werke, vol. V, p. 219 Haben wir nur das Element des Unbedingten, so ist keine Beziehung zu Gott möglich. Bleibt nur die Ich-Du-Beziehung,
 so verlieren wir das Element des Göttlichen, des Unbedingten ». Cf. Ă©galement SUDBRACK, article Gebet », dans Sacramentum Mundi, vol. II, Freiburg 1968, p. 158-174, ici p. 167 de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Werner SchĂŒĂŸler, Philosophie de la priĂšre », Revue des sciences religieuses, 84/3 2010, 341-357. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Werner SchĂŒĂŸler, Philosophie de la priĂšre », Revue des sciences religieuses [En ligne], 84/3 2010, mis en ligne le 12 novembre 2015, consultĂ© le 26 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page

l homme peut il se passer de religion